Méditer dans l’action… pourquoi est ce si important ?

QU’EST CE QUE LA MEDITATION DANS L’ACTION ?
La méditation dans l’action est une question relativement peu abordée dans les nombreux ouvrages et livres abordant le sujet de l’art méditatif. Ou du moins existe t’il en fait peu d’ouvrages réellement spécialisés dans cet aspect de la méditation qui constitue pourtant un moyen privilégié d’ancrer l’entrainement dans la réalité vécue
Qu’est ce que la méditation pour une majorité de personnes ? Sans s’attarder sur la grossière et pourtant fréquente confusion entre méditation et relaxation faites par nombre de gens, méditer est, pour la plupart des pratiquants, synonyme d’assise et de silence. C’est en effet de cette manière que se pratiquent par exemple « Shamata » (bouddhisme tibétain) ou « Zazen » (Zen).
Mais réduire la méditation à un exercice exclusivement immobile et silencieux, c’est d’une part oublier que la plupart des grandes traditions spirituelles ne limitent que rarement leurs pratiques globales à ce type d’entrainement, et surtout d’autre part que la méditation n’est pas une fin en elle
En effet, comme nous l’avons qualifiée un peu plus haut, la méditation est avant tout un exercice, qu’elle soit rattachée à une tradition spirituelle ou non. Et par définition, tout exercice est exécuté dans le but d’une réalisation.
Dans la méditation, la réalisation recherchée est la reproduction et l’intégration des qualités de l’esprit cultivées pendant la pratique au sein de l’existence réelle, de notre vie de tous les jours
Parmi ces qualités développées, on trouve notamment l’amour, la compassion, l’équilibre émotionnel, la résilience, tel que l’explique le moine Bouddhiste et écrivain Matthieu Ricard, mais aussi une qualité primordiale qui est la façon dont nous devrions expérimenter les choses : en « pleine conscience » de ce qu’il se passe à chaque instant
Il s’agit en d’autres termes de la faculté à être totalement présent à tout ce que nous vivons et faisons à un instant T sans, comme le dit Christophe André, que notre attention se « rétracte » et se « laisse embarquer » notamment dans le flot de nos pensées
Avec l’exercice bien mené et régulier de la méditation silencieuse, il est certain que cette qualité finira par transparaitre quelque peu dans notre vie réelle et que la présence « en pleine conscience » à nos activités tendra à se réaliser. Mais le processus peut être long et la réalisation laborieuse voire mal comprise si une démarche servant de « pont » entre l’assise silencieuse et la vie réelle n’est pas entreprise.
Or c’est précisément la méditation dans l’action qui peut être cette démarche et constituer ce « pont » entre la pleine conscience cultivée pendant la méditation silencieuse et son intégration naturelle dans la vie courante.
A noter que nous retrouvons d’ailleurs ce type d’intégration dans les relaxations dynamiques de niveau 4 en sophrologie (avec notamment la « marche consciente »)
MAIS COMMENT DOIT ON ALORS S’Y PRENDRE ?
Je vais m’efforcer de délivrer ici quelques « pistes » simples
Prenons tout d’abord comme référence la méditation « en pleine conscience » (celle développée en France par Christophe André dans son livre « Méditer jour après jour ») qui est un modèle de méditation silencieuse très proche du Zen ou du Shamata tibétain.
Dans cette pratique, ce qu’on pourrait appeler les « points d’ancrage » (les expériences vers lesquelles doit se tourner simultanément l’attention pendant l’exercice) sont :
– le souffle bien sûr
– les sensations du corps
– les sons ambiants
– et la seule observation de nos pensées
La pratique doit nous permettre d’accueillir toutes ces données à la fois dans une même attention tranquille sans qu’aucune d’entre elle ne soit un facteur de rétrécissement de la conscience (sur une douleur corporelle sur laquelle on dramatise, ou sur un son agaçant sur lequel on focalise, ou sur une pensée qui nous « embarque » loin de l’exercice en nous faisant ruminer…)
UNE TACHE DIFFICILE DEJA…
Théoriquement, la méditation dans l’action et en « pleine conscience » (par exemple un simple travail de jardinage dans un potager), impliquerait la référence aux mêmes points d’ancrage que ceux utilisés pour l’exercice immobile mais auxquels s’ajouteraient :
– la concentration sur la tâche
– les images du monde autour de nous (les fleurs, les plantes, les arbres, les insectes en mouvement, le soleil qui éblouit,… et spécialement les élements propres à la tâche)
– les odeurs (et il y en a beaucoup dans un potager)
Méditer dans l’action et en pleine conscience impliquerait donc à la fois :
– pleine conscience du souffle
– pleine conscience de la tâche effectuée
– pleine conscience de nos sensations corporelles
– pleine conscience des sons que nous recevons
– pleine conscience des images que nous renvoient nos yeux
– pleine consciences des odeurs à travers nos narines
– et enfin pleine conscience seulement observante de toutes nos pensées
J’imagine dejà certains penser, « la méditation dans l’action ce n’est pas pour moi, trop d’attention sur tout, trop ardu… »
ET BIEN NON !
Paradoxalement, en pratique, méditer dans l’action est une entreprise plus aisée que la pratique silencieuse et immobile. La raison en est que l’Action est un état propre à l’Homme et qu’elle en aiguise ainsi naturellement beaucoup plus les sens qu’un exercice immobile et silencieux
Prenons un exemple tout simple : celui de n’importe quel sport collectif que vous avez certainement un jour pratiqué à l’école plus récemment, ou encore peut être.
Dans l’action du jeu, n’étiez vous pas totalement attentif au ballon par exemple, à la position de vos adversaires, aux appels de vos co-équipiers, à la stratégie que vous alliez employer dans la seconde qui a suivi ? bien évidemment et sans le moindre effort mental
Dans cette même action du jeu, intense et prenante, vous êtes vous laissé « embarquer » par des pensées parasites ? par vos petits soucis personnel plus ou moins importants ? bien sûr que non
En fait, la méditation dans l’action, chacun (ou presque) l’a un jour expérimenté sans le savoir.
Le seul paradoxe est que sa difficulté est inversement proportionnelle à l’intensité de l’action !
En ce sens, jouer au handball en « pleine conscience » pourrait être plus aisé que jardiner « en pleine conscience ». Jardiner « en pleine conscience » serait plus aisé que faire une ballade en forêt « en pleine conscience ». Et faire une ballade en forêt « en pleine conscience » serait plus aisé que l’exercice de base : méditer de manière immobile et silencieuse « en pleine conscience »…
Mais alors concrètement, comment méditer « en pleine conscience » et dans l’action en toute situation ?
Dans l’action, 2 ou 3 points d’ancrage sont, à mon sens nécessaires pour débuter, les autres s’inscriront naturellement dans la conscience au fil de l’exercice
– pleine conscience de votre souffle (en toutes circonstances)
– pleine conscience de votre tâche effectuée (conscience à chaque instant de votre pioche qui frappe précisément la terre, conscience de la terre qui se projette en mille endroits,…)
– pleine conscience de vos sensations corporelles (conscience de votre main qui tient la pioche, de votre bras qui se déplace,…)
Ces points d’ancrage « maitrisés », vos pensées se feront très naturellement moins envahissantes et absorbantes, laissant immédiatement beaucoup plus de place dans votre conscience pour les sons, les odeurs, et la beauté de ce qui vous entoure
Méditer dans l’action est au final un acte d’une simplicité déconcertante : respirer et vivre pleinement l’instant présent.
C’est un Art de vivre et la première qualité d’un être éveillé

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